Je n’avais que 10 ans…

Je n’avais que 10 ans. A cet âge précis j’ai vécu l’indicible au croisement d’un inconnu dans un lieu qui devait me protéger. À cet instant précis, ma vie a basculé dans le vide.

Mon violeur, ce monsieur tout le monde.

Il n’avait pas la tête d’un monstre, il n’offrait pas de bonbons, il ne correspondait à aucune mise en garde. Pourtant au coeur de cet humain lambda se cachait le monstre qui allait tuer mon innocence, anéantir ma légèreté et m’arracher chaque parcelle de confiance.

La double peine du viol.

À l’époque dans ce genre d’affaires, les interrogatoires sans ménagement terminaient d’éteindre la moindre once de lueur d’enfant qu’il nous restait. Et quand l’affaire était publique, il fallait affronter les regards et les méchancetés gratuites. C’était une double peine. Il fallait être forte, ne plus en parler et continuer de vivre comme si rien n’avait changé, comme si rien ne s’était passé. Pourtant j’étais passée de l’autre côté du miroir.

Le cerveau des enfants est bien fait, il m’avait provoqué un détachement cérébral pendant tout le calvaire. Il me faudrait néanmoins vivre avec la scène mémorisée dans mon corps et des hurlements intérieurs qui hantaient mes nuits.

L’après-viol : Victime ou Bourreau ?

Il m’aura fallu plus de 20 ans, 20 ans la peur au ventre, 2O ans de cauchemars dans mes nuits et la colère bien ancrée dans mon cœur. Il m’aura fallu plus de 20 ans de rumination pour démarrer le long chemin de la résilience.

Ce sera toujours tapi dans un coin de ma tête, toujours tapi dans un coin de mes tripes. Je démarrerais toujours au quart de tour quand la peur se présentera à moi à la surprise d’un joggeur qui débarque de nulle part. Je vivrai et dormirai sans doute toute ma vie auprès d’une lame. Mais aujourd’hui, j’ai accepté. Je ne sais pas si je peux aller jusqu’à dire que j’ai réellement pardonné cet acte. Mais je l’ai accepté et je n’ai plus de colère. J’ai fait de cette peur ma plus grande force, de cet enfer ma plus belle victoire. Parce que « oui » on peut s’en sortir. On a trois choix dans cette épreuve : rester sa victime, devenir un bourreau ou prendre de la hauteur. J’ai choisi la dernière possibilité ; je vis pleinement et j’en suis sortie grandie.

Pendant 20 ans je me suis posé l’éternelle question du « pourquoi moi ? ». Pendant 20 ans, j’ai essayé de comprendre ce qui n’est pas compréhensible. Pendant toutes ces années j’ai cherché des réponses, des réponses au « pourquoi », des réponses au « comment on peut devenir comme cela ? « . J’ai sans doute visionné tous les reportages possibles. J’ai lu tout ce qu’il était possible de lire afin de trouver une solution. La solution pour faire taire ma rage. Cette rage contenue je l’avais contre tous, les gens que j’avais croisé ce jour-là, mes parents qui ne m’avaient pas conduite à l’école, les autres enfants qui n’avaient pas été choisi à ma place. Mais la plus grande rage était contre moi car je n’avais pas su éviter le danger, pas su voir le monstre derrière le masque, pas su me défendre et enfin pas eu la force de l’affronter dans un tribunal. Je n’avais rien su dire, je n’avais pas su me défendre. Comment avais-je pu rester paralysée ? Comment pouvait-il continuer de me traumatiser chaque jour et chaque nuit ? Et comment avait il anéanti mon jugement pour qu’à chaque fait divers je me sente responsable de l’avoir laissé libre ?

De mes 10 ans à mes 13 ans, je suis passée par toutes les étapes de la victime au bourreau. J’étais passée du chagrin à la haine. Telle Sigourney Weaver dans « la jeune fille et la mort », j’ai grandi avec cette vengeance en tête. Je ne voulais pas rester sa victime. Je ne pouvais pas changer de corps, ni changer le passé, ni stopper mes terreurs nocturnes. Mais je pouvais décider de qui j’étais présentement, du poids que je lui laissais dans ma vie et de qui je serai demain. Mais malgré tous mes progrès, il continuait d’avoir du poids. Je vivais comme tout le monde pourtant, un mari, un bon métier, des enfants. Néanmoins ma rage me rongeait et je n’étais pas totalement libre dans ma vie : je n’arrivais pas à dormir si j’étais seule. Et ce poids j’étais seule à le porter.

Abus sexuel ou viol : la douleur ne se mesure pas.

Quoi que l’on vive, quelles que soient les circonstances, quels que soient les liens avec le monstre de nos nuits, un enfant ne doit jamais se sentir coupable de ce qu’on lui inflige. La plus petite atteinte à l’intimité d’un enfant peut lui demander des années de travail pour retrouver une vie, sa vie, sa liberté de vivre. Et puis quand on retrouve une vie, tant que l’on a pas totalement évacué ce poison, l’équilibre reste fragile. La peur et la rage sont sournoises.

Plus jamais victime : Mon viol ma plus grande force.

Aujourd’hui je peux vous dire que la vie est belle. Je peux vous garantir que je ne changerais pas une ligne de mon passé. Soyons honnêtes, pour tout l’or du monde je ne reviendrais pas en arrière. Mais j’ai conscience des apprentissages que la vie m’a offerts par ses épreuves. Et si je peux dire ça aujourd’hui et vous écrire ces quelques paragraphes sereinement sans peur de jugement, c’est parce que l’Art, la spiritualité, le développement personnel et les soins énergétiques m’ont permis de prendre toute la hauteur nécessaire pour savourer ma vie. Ce fait du passé n’a plus de poids dans mon présent, il ne m’empêche plus de vivre ma vie comme je l’entends. Et il est d’une grande aide dans mon travail quotidien d’énergéticienne et d’Art-thérapeute.

À la question du « pourquoi moi ? « , je répondrai parce que je pouvais en faire quelque chose de positif.

À la question du « pourquoi ? « , je dirai parce que mon âme avait besoin de traverser des épreuves pour aider son prochain et s’élever.

À celle de « comment peut-on devenir comme ça ? » je supposerai qu’ils sont malades et que bien souvent il s’agit de victimes qui ont choisi de devenir le bourreau.

Et à celle que je n’ai pas posée du  » comment peut-on vivre après ça ?  » je vous expliquerai que ça demande du travail mais qu’on y arrive, on y arrive vraiment. Avant tout il faut parler, tant pour se libérer que pour libérer les autres. Et enfin il faut se faire aider par le développement personnel, la méditation, les soins énergétiques, l’Art thérapie, ou tout autre thérapie qui vous conviendra. La vie est trop courte pour être gâchée.

Le secret est de ne jamais rien lâcher, transformez votre rage en une volonté indéfectible de prendre de la hauteur et vous gagnerez cette bataille !

Ce que j’ai vécu hier ne détermine pas qui je suis. Mais ce que j’ai appris d’hier détermine qui je suis devenue.

C’est en libérant la parole des enfants, des femmes et des hommes victimes d’abus ou de violence que nous pouvons le mieux protéger nos enfants. Je vous remercie d’avoir pris le temps de me lire. J’espère que cet article vous apporte un regard éclairé que vous pourrez à votre tour porter ou partager.

Misia – Alchimies des énergies

Misia Alchimiste Chamane

PSYCHO-ÉNERGÉTICIENNE – MENTOR SPIRITUEL

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Basé entre Metz et Thionville, je travaille à distance où que vous soyez en France ou dans le Monde.

De Lyon, Lille, Nancy, Paris, Tours, Annecy, Nantes, Rennes, Bordeaux, Grenoble, Toulouse, Clermont-Ferrand, Caen, de la Réunion, de Guadeloupe, d’Angleterre, de Suisse, de Belgique, du Luxembourg, d’Australie, du Brésil, ou des États-Unis, ils m’ont fait confiance.

Maitre Reiki Certifiée par l’Alliance Internationale de Reiki et Membre du S.N.P.E.R

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